La chasse aux « sorcières » en Europe

La chasse aux sorcières est un exemple de féminicide à part entière : 80 % des victimes sont des femmes. Au Moyen-Âge et pendant l’Inquisition, des femmes, appelées « sorcières », ont été massivement tuées de manière atroce (noyade, bûcher) pour des raisons religieuses : elles se seraient allier aux Forces du Mal du fait de leur faiblesse et infériorité intellectuelle naturelles (selon le Malleus Maleficarum de 1486, ou Marteau des sorcières). En réalité, ces raisons étaient des prétextes permettant à l’Eglise de renforcer son contrôle sur les femmes. En effet, les premières femmes accusées de sorcellerie était les guérisseuses, les sages femmes, les avorteuses, ou encore les béguines, ces religieuses qui vivaient dans des communautés autonomes et prônaient une plus grande liberté sexuelle, ce qui remettait en cause le pouvoir omnipotent de l’Eglise. Les accuser de sorcellerie permettaient ainsi d’éliminer ces femmes de savoir, et donc de pouvoir. Ce « sexocide » des sorcières (selon l’expression de Françoise d’Eaubonne) a également permis à l’Eglise de mener une grande répression des mœurs libérées du monde rural, et surtout de la sexualité féminine.

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